L’adéquation entre l’emploi et la main-d’oeuvre à Paris-Centre

L’ADEQUATION ENTRE L’EMPLOI ET LA MAIN-d’ŒUVRE A PARIS-CENTRE

Cet article présente l’intervention que j’ai effectuée le 30 mars 2019, à un colloque organisé à la mairie du 4ème arrondissement de Paris. Dans le cadre du regroupement des quatre premiers arrondissements de la capitale en une entité unique intitulée « Paris-Centre », il s’agissait de répondre à un double questionnement : « Quels équilibres ? Quelle centralité ? » Dans ma contribution, je fais état d’un très fort déséquilibre Emploi/ Main-d’œuvre dans le futur arrondissement de Paris-Centre, avec une fonction « Travail » fortement sous-estimée, au regard d’une fonction « Tourisme » beaucoup plus visible, mais d’une importance bien moindre.

Programme colloque

N.B. Sauf précision, contrairement à l’habitude générale, les statistiques sur les actifs que je présente ici comprennent les chômeurs, puisque les emplois leur sont en partie destinés. Les sources sont issues des données INSEE de 2013. Il existe des données plus récentes, mais j’ai fait le choix d’être en cohérence avec le dernier recensement des déplacements domicile-travail effectué à cette date.

1ère PARTIE – LES DESEQUILIBRES ACTIFS- EMPLOIS

Introduction
Le territoire de Paris-Centre – qui représente 100 000 habitants – combine deux spécificités :
– il se situe au cœur du « Paris actif qualifié »
Il regroupe 61 000 actifs, dont 51 % de « cadres et professions intellectuelles supérieures » ;

– Et au cœur d’un important pôle d’activités diversifiées
Il totalise près de 190.000 emplois, avec une palette de répartition plus large : 1/3 de cadres, ¼ de professions intermédiaires et un peu plus d’¼ d’employés.

1.1. Population active par CSP : le « Paris des cadres »

–Les cadres supérieurs (31 000) représentent plus la moitié des actifs dans les 4 arrondissements (51 %) ce qui constitue un record (France Métropolitaine 16% ; le double de la moyenne régionale, 27%).
–Les professions intermédiaires sont dans une proportion à peu près semblable à la moyenne nationale (24,6%).
–Les employés sont deux fois moins nombreux que la moyenne française (29%) avec un maximum de 16% à Paris 4e. C’est le même pourcentage pour la population active et les emplois.
–La proportion d’ouvriers varie de 3,5 % (Paris 4e) à 6,5% (Paris 2e). Un taux particulièrement faible au regard du score national (moyenne française 22,5%).

Au total, les résidents sont très qualifiés, avec une majorité de cadres, 1/4 de professions intermédiaires, deux fois moins d’employés et 4 à 5 fois moins d’ouvriers.
• En nombre, les cadres sont 10 fois plus nombreux que les ouvriers.
• Cette proportion de cadres, même comparée à la moyenne de la capitale (44%), est de 7 points supérieure.
• A l’inverse, le nombre d’ouvriers est très faible, tant au sein de la main-d’œuvre résidente (5%) que des emplois locaux (9%).
• Comme indiqué plus haut, les chômeurs sont inclus (6400). Le taux de chômage est plus faible à Paris-Centre, il atteint 10,6% contre 12% à Paris et 12,6% en Ile-de-France (INSEE 2014).

1.2. Un excédent considérable d’emplois : 3 fois plus que d’actifs résidents

Ceci traduit le caractère fortement centripète du territoire en matière d’activités.

• Quantativement, le nombre d’emplois dans les 4 arrondissements atteint près de 190 000 postes, à comparer aux 61 000 actifs résidents, soit un excédent considérable d’environ 130 000 emplois. Le taux est de 3,5 emplois pour 1 actif occupé, soit plus du double de la moyenne de la capitale.

Cette situation générale s’observe dans l’ensemble de Paris, avec un taux d’emploi de 1,65 :
– l’emploi de la capitale est occupé pour moitié par des travailleurs banlieusards, pour moitié par des Parisiens ;
– les actifs parisiens apparaissent privilégiés : ils sont 68% à travailler dans leur commune.

Mais l’excédent parisien est bien moindre que celui de notre territoire d’étude :
dans le cas de Paris-Centre, les actifs en emploi sont doublement privilégiés, car ils sont déjà la moitié à travailler dans leur propre arrondissement de résidence !!

Au sein de la capitale, Paris-Centre représente 5% des actifs parisiens, mais près de 11% des emplois.

Le décalage Main-d’Œuvre / Emploi de Paris-Centre entraîne un important besoin de population active extérieure pour faire fonctionner les activités locales.

1.3. La première fonction urbaine de Paris-Centre, c’est l’Emploi

Qualitativement, bien entendu, Paris-Centre n’est pas un isolat et la main-d’œuvre locale étant mobile, 25 000 résidents en activité quittent notre territoire d’étude pour rejoindre un lieu d’emploi extérieur.

•D’où par jour, deux mouvements croisés fortement dissymétriques :
– un important flux d’arrivées de 160 000 « entrants » venant travailler à Paris-Centre ;
– un flux bien plus modeste de départs de 25 000 résidents « sortants », exerçant une activité à l’extérieur du territoire.

L’importance des flux centripètes « entrants » alimente fortement l’attractivité du territoire. Au total, 215 000 actifs fréquentent ce territoire, avec seulement 14% de recoupement entre les deux systèmes Main-d’Œuvre / Emploi. D’où une explosion des besoins de déplacements Périphérie-Centre et des nuisances qui y sont liées (encombrements, pollutions)… Paradoxalement, ces 160 000 « entrants » ne sont pas perçus comme « dérangeants » par les habitants. Ils arrivent essentiellement en transports en commun, s’engouffrent dans les entreprises et repartent rapidement. C’est pourquoi bien qu’ils soient 5 fois plus nombreux que les touristes, ils possèdent une faible visibilité.

Dans le débat qui se développe chez les résidents : « Y a-t-il trop de touristes ? » un argument des décideurs qui plaide en leur faveur est de considérer l’apport économique de ces derniers à Paris-Centre.
Par contre, il n’y a pas de débat sur la présence bien supérieure de tous ces travailleurs extérieurs qui produisent l’essentiel des richesses économiques locales, mais n’en profitent guère. Ils sont nettement plus nombreux à fréquenter le territoire que les résidents, mais il n’y a aucune prise en compte des besoins de ces 160 000 entrants, dans les choix pris à Paris-Centre, en matière d’activités, de services ou de transports.

1.4. Déséquilibres Actifs / Emplois, les questions à résoudre

A/ Les causes
• Cet excédent d’emplois est-il dû à la perte d’actifs, liée à une diminution de population et/ou son vieillissement ?
• Et/ou à une aggravation de la concentration d’activités sur Paris, et/ou au départ en banlieue de travailleurs de classes moyennes et populaires ayant conservé leur emploi ?

B/ Les questionnements
Comment intégrer dans les projets ce très fort apport quotidien « invisible » de « passagers travailleurs » ?

Choix 1 : Faut-il éponger les dégâts (lutte contre la pollution de l’air, végétalisation, nouvelles offres de transport) en se contentant d’accueillir de façon grandissante cette main-d’œuvre extérieure ?

Choix 2 : Ou supprimer les causes, en cessant de densifier l’emploi au centre, en limitant l’implantation de nouvelles activités, en les relocalisant dans des zones d’habitat en banlieue? En supprimant les besoins de transports à la source ?

Choix 3 : Une combinaison des deux premiers ?

2ème PARTIE – LES DEPLACEMENTS DOMICILE-TRAVAIL

N.B. Bien entendu, les statistiques ne concernent que les actifs ayant un emploi.

Introduction :
Paris-Centre constitue une « zone intense » remarquable
Définition de la « zone intense » : territoire où la majorité de la population active habite et travaille dans un espace de proximité [1] .

L’autonomie des actifs résidents du site est tout à fait exceptionnelle
D’où des besoins de déplacements domicile-travail particulièrement faibles et des conditions d’activités de proximité très appréciables (emplois présentiels), liées aussi au niveau de vie élevé des populations.

Pour plus de la moitié des actifs de Paris-Centre, leur lieu d’emploi se situe dans un rectangle de 4 x 2 kms.
D’où l’importance des modes de déplacements doux : par exemple, 18 % des actifs occupés du 1er -2ème vont travailler à pied (IDF : 7%, Paris : 10 %)

•On savait que les habitants de Paris-Centre étaient favorisés socialement. On découvre que les résidents/travailleurs sont également favorisés en matière de déplacements domicile-travail, car ils connaissent peu « la galère des transports », à la différence des banlieusards qui font fonctionner la majorité des activités du territoire.

2.1. L’essentiel des actifs résidents de Paris-Centre travaille « sur place »

•La moitié des actifs ayant un emploi habite et travaille en interne, dans son propre arrondissement de résidence = 27 400.
•A l’inverse, les 4 arrondissements apparaissent très « autarciques » entre eux, ils ne sont que 2240 actifs (4%) à occuper un emploi dans un autre arrondissement de Paris-Centre, ce qui traduit une très faible porosité interne.
• Au total, nous évaluons ces deux catégories à près de 30.000 personnes, soit un taux de 54% des actifs occupés de Paris-Centre exerçant dans un rayon de proximité, ce qui est remarquable. A comparer à la moyenne régionale, où 30 % des actifs ayant un emploi travaillent dans leur commune de résidence.

2.2. Un nombre relativement modeste de parisiens extérieurs venant travailler à Paris-Centre

  Ces « passagers travailleurs » parisiens sont près de 37 000 à venir chaque jour occuper un emploi depuis d’autres arrondissements de la capitale.

On observe une prédilection des parisiens originaires de la rive droite, avec une importante attractivité pour les arrondissements de l’est :
– en tête, le pôle Montmartre-la Villette (18e -19e -20e), avec 10381 actifs (28%) ;
– vient ensuite le QCA (Quartier Central des Affaires) au sens restreint du terme [2] (8e – 9e – 16e – 17e) : 6 800 (18%) ;
– le Pôle des 2 gares du Nord et de l’Est : (10e – 11e) 6000 (16 %) ;
– Bercy-Italie (12e – 13e) : 5 700 (15%) ;
– Montparnasse (14e- 15e) : 5 400 (15%) ;
– Enfin, le Centre Rive Gauche (5e -6e -7e) avec 2 600 flux.

2.3. D’où vient la main-d’œuvre de banlieue travaillant à Paris-Centre ?

 Analyse des principaux flux (de 100 et plus)
•Les plus importants viennent de la banlieue Est : en tête de toutes les communes, Montreuil (1 901 actifs) et sa commune adjacente Vincennes (1505) ;
•Notons aussi les bons scores de Créteil (1406) et de son bassin : Saint Maur des Fossés (1 391) ; Champigny sur Marne (1 032) ; Fontenay-sous-Bois (1 089).
•Plus généralement, les communes de l’intercommunalité « Est Ensemble » (allant de Bagnolet à Pantin) fournissent un nombre de travailleurs conséquent. Soit environ 5 000 (4 986) actifs, sans compter Montreuil.
Au total ces 3 ensembles représentent 12 221 actifs, soit 48% des flux de l’échantillon.

•Bien plus modestement, relevons le poids de La Défense élargie dont Courbevoie (1 343) et Neuilly 1 127 pour un total général de 4 719 actifs, soit 18% des flux étudiés.
•Viennent ensuite les communes de Seine amont, avec Vitry (1 163), Ivry (1 110), Maisons-Alfort (1 075), Villejuif (960), soit un total de 4 308 actifs (16,8%).
•Puis le pôle de Saint Denis (1 286), qui comprend aussi Aubervilliers (1 107), et Saint Ouen (818), soit au total 3 211 actifs : 12,6%.

En synthèse
On observe chez les « passagers banlieusards » une très forte prééminence des flux originaires de l’Est/Nord-Est et notamment du département du Val de Marne et du bassin de Montreuil. Avec une majorité d’échanges sur la rive droite, ce qui confirme mon constat d’une « intelligence du déplacement » propre aux franciliens qui préfèrent fonctionner à l’intérieur d’un « quadrant » sur un même rive de la Seine [3] .

EN SYNTHESE : QUELS EQUILIBRES ? QUELLE CENTRALITE ?

Toute cette analyse suggère de complexifier une vision par trop univoque du territoire.

A/ On distingue plusieurs « Paris-Centre », qui se côtoient sans forcément se rencontrer :
fonction habitat : le Paris 1-2-3-4 des résidents (100 000 habitants) ;
fonction économique : le Paris 1-2-3-4 de l’emploi, assuré par une abondante main- d’œuvre essentiellement extérieure (215 000 travailleurs / jour) ;
fonction touristique : le Paris 1-2-3-4 des « touristes passagers» (35 000/ jour) ;
fonction transports : le Paris 1-2-3-4 de gestion des flux d’usagers, avec Châtelet, premier pôle de transit/voyageurs européen (800 000 flux /jour).

On est loin de l’image d’Epinal d’un Paris-Centre réduit au rang de « musée » fréquenté quotidiennement par 35 000 touristes considérés comme « envahissants » et subissant un vaste mouvement centrifuge de départ de ses populations et de ses activités.

Il s’agit plutôt d’une VERITABLE RUCHE de 215 000 travailleurs, générée par un pôle centripète à forte attractivité, avec 160 000 actifs/jour venant de l’extérieur, dont 65% originaires de banlieue.
Bien qu’il s’agisse de la première fonction du territoire, l’EMPLOI, celle-ci est insuffisamment intégrée dans les perspectives et les projets.

B/ Paris-Centre constitue un territoire où s’exercent de véritables « dialogies » [4] , c’est-à-dire un jeu de forces reliées ensemble par des liens contradictoires, à la fois antagonistes et complémentaires.

Ce qui suppose de mettre en place une gouvernance démocratique complexe, qui ne serait pas seulement centrée sur les besoins de sa population résidente :
– Comment élargir la réflexion à d’autres groupes « passagers », qui pourraient être bénéficiaires des projets de « Paris-Centre » ?
– Quelles alliances entre l’entité Paris-Centre et l’ensemble de la capitale ?
– Quelles alliances Centre /Périphérie entre Paris-Centre et sa banlieue travailleuse, notamment à l’Est avec le bassin de Montreuil et le Val-de-Marne ?
– Comment permettre l’expression de tous ces groupes, intégrer leurs besoins et aspirations complémentaires et/ou contradictoires?
– Comment assurer des prises de décision négociées à des échelles territoriales élargies?

SUGGESTION
N.B. Depuis le colloque, est survenu l’incendie de Notre-Dame qui va générer des années de chantier, avec un apport supplémentaire de main-d’œuvre extérieure. Ainsi, la fonction « Emploi » de Paris-Centre va encore se renforcer. N’est-ce pas l’occasion d’ouvrir un lieu « d’accueil/recrutement/formation », notamment autour des métiers d’artisanat d’art et du compagnonnage, peut-être dans ce site éminemment symbolique : le « quai des Orfèvres » ?

[1] Source : Christian Devillers, Marie Evo, in Le Grand Paris des Habitants, 2013,    www.lesbassinsdeviedugrandparis.fr
[2] Habituellement, le Quartier Central des Affaires comprend aussi les 1er et 2ème arrondissements, qui sont évidemment exclus ici. Il s’agit du plus gros pôle d’emploi d’Ile-de-France, avec 620 000 emplois.
[3] J’ai de fortes réticences à considérer l’Ile-de-France comme un « bassin unique » d’emplois, approche qui a guidé les choix du Grand-Paris-Express. Jacqueline Lorthiois & Harm Smit, « Les écueils du Grand Paris Express », Métropolitiques, 27 juin 2019. URL : https://www.metropolitiques.eu/Les-ecueils-du-Grand-Paris-Express.html
[4] Cette notion est empruntée à « la théorie de la complexité » d’Edgar Morin : le principe dialogique « unit deux principes antagonistes qui sont indissociables et indispensables pour comprendre une même réalité ».

Balayer les idées reçues sur l’emploi et le travail

Balayer les idées reçues sur l’emploi et le travail

Comment dépasser cette obsession des chiffres, intégrer des éléments d’analyse plus qualitatifs, propres à mieux comprendre les enjeux et objectifs à mettre en oeuvre ?
Les idées reçues sur ces sujets sont légion et rendent délicate l’activité des acteurs et des professionnels, notamment pour des équipes politique de la ville dans les territoires prioritaires.
Qu’il s’agisse d’oeuvrer pour l’insertion, l’accès à l’emploi, le développement local, à la fois pour établir des diagnostics pertinents, mais aussi pour défendre des propositions d’actions.

Afin de sortir des confusions et des visions réductrices et de réfléchir ensemble à des clarifications entre les différents champs – emploi – travail – chômage, Profession Banlieue a réuni un groupe de travail animé par Jacqueline Lorthiois, urbaniste et socio-économiste, qui a développé une approche sur l’adéquation emploi et maind’œuvre dans les banlieues populaires, notamment en Île-de-France.
Cette publication fait suite à ce groupe de travail.
Elle a pour objectifs de déconstruire les idées reçues et de proposer des pistes stratégiques d’actions pertinentes. Elle se base sur l’expertise de Jacqueline Lorthiois, les analyses et études de cas qu’elle a présentées, enrichies par les débats avec les participants au groupe de travail.

Avant de lire cet ouvrage, je vous invite à tester vos connaissances grâce à ce petit quizz !

L’habitat participatif fête ses 40 ans

L’habitat participatif fête ses 40 ans

A l’origine de l’Habitat Participatif d’Habitants

En Septembre 2017, a été fêté l’anniversaire des 40 ans de la naissance du « Mouvement de l’Habitat Groupé Autogéré » (MHGA) qui a initié les premières expériences d’habitat coopératif portés par des citoyen-ne-s se constituant leur propre promoteur.

Dans les années 80, un tour de France du MHGA a permis de repérer plus d’une centaine de collectifs dans toute la France (et accessoirement en Belgique) regroupant environ 5000 personnes.

Jacqueline Lorthiois a fait partie des membres fondateurs de ce mouvement et a assuré pendant quelques années la rédaction de la revue « Habitants ».

Puis la crise a fait passer au second rang des préoccupations des populations les questions « d’habiter autrement » et plus généralement du « vivre mieux », au bénéfice des thèmes liés à l’urgence de « survivre », comme l’emploi, ou la lutte contre le chômage et la pauvreté.

L’habitat coopératif d’habitants a retrouvé une nouvelle légitimité, avec l’acuité des questions écologiques et le besoin de vie collective et de « sobriété heureuse ».

Le mouvement s’appelle désormais « Eco-Habitat Groupé ».

A côté du logement social et du logement privé, cette « 3ème forme d’habiter » est reconnue désormais par la loi ALUR.

Voir site
http://www.ecohabitatgroupe.fr/

Vidéo projetée à Nantes pour les 40 ans du MHGA

article publié dans Le Monde du
22 Février 1978

Colloque réalisé le 13 Juin 2015, au Théâtre 95, Cergy

De gauche à droite : Joël Dragutin (Dr Théâtre 95), Elvira Jaouen (maire Courdimanche), Daniel Jaunas (responsable IDF de l’Éco-habitat groupé), Jacqueline Lorthiois (co-fondatrice du Mouvement), Pascal Greboval (journaliste)
Au fond : fresque réalisée par le Collectif de Cergy (quartier des Touleuses).

De gauche à droite : Elvira Jaouen, Daniel Jaunas, Jacqueline Lorthiois, Pascal Greboval.
Au fond : Logements réalisés en auto-construction par le mouvement coopératif des « Castors ».

De gauche à droite : Elvira Jaouen, Daniel Jaunas, Jacqueline Lorthiois, Pascal Greboval.
Au fond : constructions en glace, bambou, toile, réalisées par le Collectif des « Sanfte Structuren » (« Les structures douces »)- Allemagne

La grande distribution sur la sellette

Grande distribution le scandale des 418 000 000 000 €

conférence du 28 avril 2018 :

 

  • le scandale des 418 000 000 000 € d’infractions non perçus par l’Etat (Martine DONNETTE)
  • le mensonge sur les emplois (Jacqueline LORTHIOIS)
  • le pillage des terres fertiles (Robert LEVESQUE)
  • la corruption (Philippe PASCOT)
  • le droit (Etienne CHOUARD)
  • l’expérience sur le terrain (Bertrand VEAU, Maire de Tournus)

Visionner mon intervention

Visionner la totalité de la conférence

Habiter, travailler, se déplacer

Du diagnostic à l’action : (re)tisser des liens locaux entre main-d’oeuvre et emploi

La relation emploi-travail ne s’établit pas spontanément. Dans les régions riches, les écarts ont tendance à s’aggraver si l’on se contente d’accompagner les tendances, à savoir un emploi de plus en plus concentré et une main-d’oeuvre de plus en plus dispersée.

Pour combattre l’exclusion sociale face à ce couple inégalitaire que sont emploi et main-d’oeuvre, se focaliser sur cette dernière, qui représente la moitié la plus fragile du tandem, est une nécessité.

Voir mon intervention à partir de la page 75 du document ci-dessous :

 

Le développement économique des quartiers populaires

Renouveler la perception du territoire par les habitants et les agents économiques

Eléments de méthode
Les projets de rénovation urbaine ont permis de mobiliser, dans un temps resserré, des moyens financiers et humains considérables en faveur du développement des quartiers de la politique de la ville.

Toutefois, la situation de ces derniers reste fragile.

Le plan stratégique local (Psl) tel que proposé par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) en 2011, au sortir des conventions de rénovation urbaine, a permis de fixer un cap garantissant la poursuite des interventions des différents partenaires sur le quartier, ainsi qu’une mise en cohérence de leurs politiques.

C’est donc un nouveau projet politique pour les quartiers rénovés que le Psl formalise. Mais ce projet ne peut se pérenniser et se développer qu’à la condition de savoir diagnostiquer les ressources disponibles sur le terrain, en se donnant les moyens de les analyser et de les prendre en compte. Il s’agit de quitter la vision mortifère des quartiers de la politique de la ville – qui décourage et n’a donc aucun intérêt pour une stratégie et des actions de développement – et d’adopter une vision alternative, basée sur l’identification de critères positifs incitant à se mobiliser.

Le tout premier travail à mener est de chasser les idées reçues. Or elles sont légion dans les quartiers de la politique de la ville.